Je ne veux plus survivre. Je ne veux plus m’excuser d’exister. Je ne veux plus demander pardon pour la place que je prends, pour l’espace que je dérange, pour les émotions que je dérange, pour les désirs que j’éveille.
Je suis en train de renaître. Et cette fois, je ne laisserai personne me remettre dans un cocon. Je ne suis plus la fille qui s’adapte, la femme qui ravale, la mère qui culpabilise. Je suis celle qui apprend à se choisir.
Chaque jour.
Même quand c’est inconfortable.
Même quand ça secoue les fondations.
Si je devais me dessiner aujourd’hui, je serais un papillon noir aux reflets bleu nuit, le genre que l’on croit funeste et qui pourtant danse à la lumière. Je serais une louve blanche, seule parfois, mais jamais perdue. Je serais la main tendue de Jane Eyre, dans la nuit, cherchant l’amour vrai, mais sans renier sa dignité. Et j’aurais dans le ventre les braises chaudes de Lilith, la première femme libre, celle qui ne s’est jamais tue. Je suis un mélange de tout cela. Et je n’ai plus honte. Ni de mon feu, ni de ma faim, ni de mes fautes. Je me suis longtemps crue cassée. Mais ce n’étaient pas des brisures : c’étaient des portes. Des ouvertures vers une autre façon d’exister.
Et aujourd’hui, j’entre dans cette vie que je n’osais même pas imaginer. Je m’aime. C’est encore fragile, parfois. Mais c’est là. Je me trouve belle. Je reçois les compliments sans me tordre les entrailles. Et je sens en moi un potentiel immense que je n’ai plus envie d’étouffer. Je veux transmettre ça à mon fils. Pas une image parfaite. Pas un idéal inatteignable. Mais cette vérité :
Qu’on est libre d’être qui l’on veut, vque tout est possible, que la bienveillance et le courage sont des armes face à l’égoïsme du monde. »
Je veux qu’il s’aime, comme j’apprends à m’aimer. Qu’il ose, comme j’ose enfin. Qu’il soit libre, comme je le deviens. Je n’ai plus besoin d’anciennes vies pour me définir. Je n’ai plus besoin des blessures pour justifier mes choix. Je les honore, je les remercie, mais je les laisse derrière.
Je suis en chemin.
Je ne suis pas finie.
Mais je suis vraie.
Et ça, c’est tout ce que je veux laisser au monde.